Enseigner c’est aussi écouter : l'équipe pédagogique a souhaité partager avec vous certains témoignages d’apprenants…
Yassine - Algérie - 34 ans
Lors de mon arrivée en France, j'ai entendu des gens parler, discuter entre eux, j'ai écouté la radio, j'ai regardé la télévision, je n'arrivais pas à tout comprendre. Je me suis dit : "Impossible d'avoir un bon niveau en français !"
Après mon adhésion à l'Association Lire Pour Vivre, tout était changé. Au bout de six mois, j'ai réussi à passer un test de français DELF B2.
Lire pour vivre m'a apporté plus qu'un apprentissage, une aide pour l'intégration par la participation à différents événements sociaux.
Belozia - Haïti - 64 ans
C’est difficile de commencer l’apprentissage de la lecture à plus de 50 ans, le plus compliqué c’est d’écrire.
Quel plaisir de pouvoir enfin lire son courrier soi-même et de n’avoir recours aux enfants que lorsque c’est trop difficile. Quel plaisir aussi de pouvoir prendre le métro seule et de ne plus prendre le bus 183 sans connaitre son terminus Choisy ou Orly !!
C’est aussi avoir plus de confiance en soi pour les actes de la vie quotidienne.
Vous voulez un secret? Mes petits enfants ne savent pas que je suis en cours d’apprentissage de lecture. Je leur lis donc, comme toutes les grands-mères des histoires. Mais si cela devient trop compliqué, j’ai oublié mes lunettes, j’ai soudain mal à la tête………
Kheria - Tunisie - 47 ans
J’ai la chance de pouvoir parler français à la maison car mon mari est turc francophone.
Mais avant, il devait toujours m’accompagner pour aller en courses, à la poste, effectuer des démarches. Maintenant je n’ai plus peur, je peux aller à Paris seule, je suis même allée à Tours par le train. Je peux envoyer une lettre recommandée ou un mandat.
Je me sens vraiment autonome.
Je peux communiquer et rencontrer d’autres dames avec lesquelles j’ai lié amitié. L’association c’est aussi un lieu qui permet de rompre l’isolement. Je me sens plus intégrée. En plus des cours à l’association, je regarde la télévision française et je lis même quelquefois le journal.
Nadira - Maroc - 36 ans
Jeune fille à l’école, j’ai appris un peu de Français au Maroc. C’est ma première année à l’association. Elle m’a été recommandée par la mairie d’Orly.
Je parle encore un français «cassé» mais il me permet d’effectuer des démarches seule, de regarder les chaînes de télévision surtout la 6 et la 15 pour l’information ou les films.
Grâce à Lire pour vivre, je retrouve d’autres femmes qui sont devenues des copines et on a pu aller ensemble au cinéma ou participer aux fêtes de la ville.
Yamina - Algérie - 40 ans
Quel plaisir de venir à l’école. Cela ne fait qu’un an, j’ai commencé en septembre 2016.
Ecrire est difficile mais j’ai tellement, tellement envie de lire.
Souvent à la maison, je lis le journal «le Parisien» ou le journal de télé.
J’adore venir ici car c’est un lieu de convivialité avec une bonne ambiance. Et surtout, pour une mère de famille occupée, c’est un moment à soi, où on se sent libre. Si je pouvais, je viendrais à l’école toute la journée. C’est tellement important.
Henri - Madagascar – 50 ans
Adhérent de l’association depuis 2015, Henri qui était sûr que son destin était de venir en France est un élève assidu. Il sait que son indépendance en est l’enjeu. Il est fier qu’à l’église, les autres fidèles remarquent son évolution et sa nouvelle assurance.
Il apprécie la gentillesse de tous et la convivialité qui règnent dans cette association, ce qui assure-t-il n’est pas toujours le cas dans d’autres écoles.
Il faut dire que tous les adhérents l’apprécient en retour, d’autant plus que musicien, il a même animé la fête de fin d’année.
Lyass – Maroc – 28 ans
Adhérent depuis mars 2016, Lyass possède déjà un excellent français. Il faut dire qu’il l’a pratiqué depuis l’âge de 8 ans jusqu’en licence au Maroc, qu’il l’utilise au travail et lors de ses activités sportives. …
Il a surtout un lien affectif avec cette langue grâce à ses grands-parents devenus français.
«Aujourd’hui, je préfère le français à l’anglais». Il évoque même Victor Hugo et sa poésie.
L’association est aussi une façon de rencontrer des copains de toutes nationalités, de participer aux évènements de la ville. Vous l’aurez sûrement vu porté un «Géant», marionnette de la fête des Art’Viateurs. «C’est aussi une famille, une protection».
Sandra - Portugal - 41 ans
Arrivée en 2015 pour retrouver son compagnon né en France, Sandra est une battante. Son niveau de français lui permet de prendre des commandes dans une grande enseigne et de former d’autres collègues.
Elle éprouve le besoin de venir le soir à l’association car ses fautes et sa prononciation y sont corrigées. Elle veut se perfectionner et espère entamer une formation d’assistante médicale alors elle travaille, elle travaille.
Pourquoi avoir choisi notre association: « c’est ouvert 4 jours par semaine et plutôt moins cher que dans d’autres écoles». Elle en est ravie car elle y trouve une bonne ambiance et entretient d’excellents rapports avec les autres élèves.
Murat – Turquie – 28 ans
«Je vis ici donc j’apprends le français». Murat veut pouvoir parler «en face à face» avec ses interlocuteurs sans intermédiaire.
Il faut dire qu’il est arrivé il y a 3 ans sans parler un seul mot de français, très timide, mal à l’aise un peu inquiet. Aujourd’hui, il a validé son examen linguistique de l’OFII. Il en est fier.
Le soir entre son travail et le retour à la maison, c’est le rare endroit où il peut à la fois perfectionner son français et avoir un peu de vie sociale. Une escale chaleureuse dans une vie assez austère.